Plus-value résidence secondaire : comment l’éviter légalement

Écrit par Philippe Moreau

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Plus-value sur une résidence secondaire : faut-il vraiment passer à la caisse ? (Spoiler : pas toujours)

Comment j’ai économisé 32 000 € sur la revente de ma maison de vacances

On ne va pas se mentir : quand j’ai vendu ma maison en Vendée après 11 ans de détention, je pensais que j’allais me faire rincer par le fisc. Entre le prix d’achat (148 000 €) et la revente (285 000 €), j’avais une belle plus-value latente. Et pourtant, grâce à une stratégie bien posée dès le départ — et surtout un bon comptable — j’ai payé… zéro euro. Oui, zéro.

Mais ce n’est pas arrivé par magie. Je te raconte pourquoi, et surtout comment tu peux faire pareil (ou mieux).

Résidence secondaire : ce que l’administration fiscale considère comme “plus-value”

Par défaut, toute vente immobilière autre que ta résidence principale est soumise à l’imposition sur la plus-value.

  • Impôt sur le revenu : 19 %
  • Prélèvements sociaux : 17,2 %
  • Total : 36,2 % (hors surtaxes exceptionnelles)

Tu es exonéré progressivement au fil des années :

  • Après 22 ans : exonération totale d’impôt sur le revenu
  • Après 30 ans : exonération totale de prélèvements sociaux

Mais il y a des cas particuliers… très utiles quand on sait les activer intelligemment.

Exonérations possibles : ce que tu peux légalement faire pour ne pas payer

Réutiliser le fruit de la vente pour acheter ta résidence principale

Tu ne possèdes pas de résidence principale au moment de la vente ? Si tu réemploies la somme pour en acquérir une dans les 2 ans, tu peux être exonéré. C’est ce qu’a fait Lise, une de mes élèves : elle a revendu un appartement à Collioure, et réutilisé 80 % de la somme pour acheter à Montpellier. Résultat : exonération sur cette partie.

Tu es non-résident fiscal ? Tu peux aussi éviter l’impôt

Si tu vis à l’étranger depuis plus d’un an et que tu étais résident fiscal français pendant au moins deux ans avant ton départ, tu peux bénéficier d’une exonération. Il faut respecter certains délais et plafonds (150 000 € de plus-value net maximum), mais c’est jouable. Jérôme, expatrié à Dubaï, a vendu son appartement à Aix sans rien payer.

Occuper le bien pour en faire une RP temporaire

Attention : il ne suffit pas de changer une ligne sur ta déclaration. Il faut prouver que tu habites réellement le logement (EDF, adresse fiscale, mutuelle, etc.) pendant une période significative. C’est ce qu’a fait Damien, autre élève, pour requalifier une maison à Annecy en RP avant de vendre. Résultat : exonération.

Tu vends un bien à faible montant ? Exonération aussi

Si le prix de vente est inférieur à 15 000 € (par quote-part indivise), tu es automatiquement exonéré. C’est rare, mais ça existe, notamment sur des parts indivises ou des terrains non constructibles.

Cas concrets : ce que mes élèves ont fait pour réduire la facture

  • Jérôme : Expat, article 150 U II 2°, zéro impôt
  • Lise : Réemploi partiel pour achat RP → exonération partielle
  • Damien : Requalification en RP prouvée → zéro imposition

Les fausses bonnes idées à éviter (et les vrais risques)

Déclarer une RP fictive

Le fisc n’est pas idiot. Si tu n’as pas de justificatifs solides (factures, impôts, abonnements, présence réelle), ils peuvent requalifier la vente et te coller des pénalités.

Ignorer les délais

Tu crois avoir dépassé 22 ans, mais en fait le notaire calcule à partir de la date d’acquisition (ou d’achèvement des travaux, pour du neuf). Une erreur là-dessus peut te coûter cher.

Oublier les justificatifs de frais

Si tu veux majorer ton prix d’acquisition, il faut prouver les travaux. Pas juste dire que tu as refait la toiture. Garde factures, photos, devis, transferts bancaires. Sinon, c’est perdu pour la déduction.

Optimiser dès l’achat : ce que j’aurais aimé savoir avant d’investir

  • SCI à l’IS : permet d’amortir le bien, mais change totalement la fiscalité (plus adapté aux pros)
  • Nom propre : plus simple, mais moins souple sur la fiscalité
  • Démembrement : à étudier pour transmission ou portage

Et surtout :

  • Garde toutes les factures de travaux
  • Note les dates clés : acquisition, travaux, mise en location, etc.
  • Prépare une stratégie de sortie dès l’achat (oui, vraiment)

Conclusion : Anticiper la plus-value, c’est pas tricher. C’est être un investisseur intelligent.

Chaque euro d’impôt économisé est un euro de rendement net. Ce n’est pas de l’optimisation hasardeuse : c’est de la planification. Sois carré, anticipe, garde des preuves, et tu pourras revendre ton bien avec le sourire — pas avec un chèque au fisc qui te ruine la journée.

La plus belle économie, c’est celle que tu n’as pas à justifier.

Philippe Moreau, CEO de lebureaudelimmo

Philippe Moreau

Expert en investissement immobilier depuis plus de 15 ans, Philippe Moreau a développé une méthode unique pour transformer l'épargne en revenus durables. À la tête du Bureau de l'Immo, il supervise plus de 68 millions d'euros de patrimoine et forme les investisseurs de demain grâce à son approche pédagogique et ses résultats concrets.

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